F-RAFG est l'immatriculation de la caravelle dite "présidentielle" qui avait été acquise par le gouvernement en 1963. Volant pour le compte du GLAM (Groupement de Liaisons Aériennes Ministérielles), elle a été utilisée par le général de Gaulle pour tous ses déplacements à l'étranger. Elle sera ensuite utilisée par George Pompidou et également par Valéry Giscard-d'Estaing à l'occasion (même si rapidement on lui substituera un Concorde).
Ce n'est un secret pour personne, le général de Gaulle appréciait beaucoup la Caravelle, "la rapide, la sûre, la douce Caravelle" pour reprendre ses mots. Ayant été habitué à voyager dans des avions pas toujours très confortables en temps de guerre, il appréciait le silence et le confort de la Caravelle. Il appréciait également deux autres éléments : il pouvait se tenir debout dans l'avion, ce qui était une première pour lui, et la large porte arrière lui permettait de sortir de l'appareil sans avoir besoin de se baisser ni de se contorsionner, et ce avec ou sans képi sur la tête !
La "douce Caravelle" |
Il s'agit d'une Caravelle de type III, la n°141, qui a effectué son premier vol le 1er février 1963. Propulsée par des moteurs Rolls-Royce Avon de 50kN de poussée, elle avait une autonomie de 1700km en transportant 99 passagers. Elle commencera sa carrière chez Air France en tant que "principauté de Monaco" (F-BJTK). Elle sera ensuite acquise par le GLAM devenant F-RAFG. Son intérieur sera réaménagé, notamment avec l'adjonction d'un salon de 8 places que le général aimait particulièrement pour pouvoir travailler pendant ses déplacements. Les sièges seront remplacés par une configuration VIP à quatre sièges de front, réduisant la capacité de l'appareil à 40 passagers.
N'ayant pas un rayon d'action suffisant pour les grands vols transatlantiques, comme par exemple pour le voyage au Mexique du général en mars 1964, elle sera envoyée en avance, d'escales en escales via l'Islande de telle sorte que le général quittera Paris en Boeing 707, mais changera d'avion à Mérida pour la Caravelle sur la dernière partie du trajet. Il arrivera donc au Mexique à bord de "sa" Caravelle.
Ayant encore du potentiel, mais jugée démodée, on décide de la retirer du service en 1980. Arrivée en vol au Bourget le 28 mars 1980, elle a été stockée en extérieur, et les ravages du temps et des éléments ne l'ont pas épargnée. Fortement corrodée, une entreprise de restauration a commencée en 2010. Devant l'état de corrosion très avancé de l'appareil, une amputation des ailes se révèlera nécessaire. Le fuselage a ensuite été entièrement décapé pour préparer le travail de restauration, et c'est dans ce triste état que j'ai fait sa connaissance lors de ma visite dans les réserves du musée de l'air en septembre 2012.
Une Caravelle sans peinture et sans ailes...quelle tristesse |
Pour avoir travaillé sur cette Caravelle en 1986-87, je peux vous dire que ses moteurs étaient des JT8D, que sont indicatif était FH et quelle a été stockée à Châteaudun, réserve de guerre de l'armée de l'air.
RépondreSupprimerJe pense que l'avion évoqué ici était le prédécesseur de celui que j'ai connu et pour lequel nous avions la chambre avec le lit "Grand Charles" fait sur mesure pour le général.