Je suis arrivé au Hornet après bien une heure et demi de transport depuis le centre ville de San Francisco…il faut prendre le RER local (appelé "BART") puis deux bus et bien deux kilomètres de marche à pied…mais bon quand on aime on ne compte pas !
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Welcome onboard ! |
Le navire est absolument impressionnant de l'extérieur, gigantesque dans toutes les dimensions, on se sent microscopique à côté ! L'entrée se fait par une passerelle qui débouche sur un des ascenseur à avions. Je suis tombé sur un guide absolument passionnant, qui n'avait pas servi sur le "Hornet", mais sur son sister-ship, le "Valley Forge". Nous avons commencé la visite par l'avant du navire, où nous avons pu voir plusieurs choses très intéressantes.
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Le pont des ancres |
Pont des ancres : c'est de la que le mécanisme permettant le mouillage des ancres est contrôlé. Les chaines sont impressionnantes, avec des maillon qui font plus de un mètre de long. Un système de retenue et de freinage permet de mouiller les ancres, qui sont stockés dans un logement au fond du navire. Un système de secours permet de laisser filer l'ancre en décrochant l'extrémité de la chaine reliée au navire en cas de besoin. Des pinces viennent sécuriser la chaîne une fois qu'elle est en place.
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Détails des vérins de manoeuvre |
On poursuit ensuite vers l'avant pour monter au "secondary conn". Nous sommes ici directement sous le pont d'envol à l'extrémité avant du navire. Il s'agit d'un local secondaire de contrôle du navire. En temps normal, la course du navire est controlée depuis l'îlot par le commandant où un officier de quart. En cas de combat, le commandant en second et quelques hommes étaient en alerte dans cette salle, prêts à reprendre le contrôle du navire si l'îlot état dans l'incapacité de le faire (missile, bombe ou autre…)
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Le "secondary conn" directement sous le pont d'envol |
On revient ensuite vers l'arrière pour traverser les quartiers de l'équipage…pas très confortable, avec leurs lits "format cercueil" avec un matelas si fin…et puis ici c'est avant tout un grand dortoir sur cinq ou six niveaux. Loin d'être très confortable tout ça !
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Les couchettes de l'équipage |
En remontant, on arrive dans une chambre d'officiers pilotes. Ici on est toujours sur des lits superposés, mais sur deux étages, avec des matelas deux fois plus épais. On remarque également que chacun possède un coffre fort, utilisé pour stocker ses papiers, mais surtout pour ranger son arme. En effet chaque pilote possède une arme dans son kit de survie, et cette arme doit être rangée sous clé à bord du navire. Cette chambre est située directement sous les catapultes, avec une bonne raison : si des opérations aériennes sont en cours, les pilotes sont logiquement dans leurs cockpit et non dans leurs lits…
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Les couchettes des aviateurs |
Plus en arrière, on débarque chez les Marines…avec des grandes portes verrouillées…cette zone est en fait "l'armurerie spéciale", et chez les américains, armes spéciales = armes nucléaires. Donc oui, le Hornet transportait des bombes atomiques "au cas où" et non on ne sait pas quand ni combien. En revanche la présence d'un détachement de Marines sur un navire est toujours un bon indicateur : dans les forces armées américaines, seuls les Marines peuvent garder les armes nucléaires.
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Les armes nucléaires ne sont pas loin... |
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Bienvenue chez les Marines |
Juste à côté, toujours chez les Marines, on tombe sur…la prison ! Plusieurs cellules permettaient ainsi de confiner des hommes d'équipage en cas de besoin.
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La prison |
On tombe ensuite sur l'armurerie, la vraie, celle qui gère les bombes et missiles. Ils s'agit en fait d'une salle de transit entre les soutes à munitions blindées et inondables en cas de besoin qui sont situées tout au fond du navire et le pont hangar ou pont d'envol où les munitions sont accrochées aux avions.
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L'armurerie |
Plus en arrière encore, on tombe sur la machinerie d'une des catapulte à vapeur. Cette vaste salle très encombré abrite plusieurs réservoirs à très haute pression qui concentrent la vapeur. Un système d'admission permet de libérer cette puissance dans le piston principal, lequel tracte un plot situé sur le pont d'envol (appelé "shuttle") qui est lui-même relié à la roulette de nez avant de l'appareil, via une élingue ou directement grâce à une barre.
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Cat pour catapulte... |
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Les réservoirs à haute pression de vapeur |
Les vastes piliers rouges permettent de séparer le passage du piston et des ressorts de rappel. Ils sont là à la fois pour interdire le passage et pour empêcher un membre d'équipage de se blesser en cas de rupture d'une élingue.
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Les piliers de séparation |
On continue toujours vers l'arrière, avec cette fois un arrêt à la cuisine, équipé pour servir 4000 hommes d'équipages tout les jours. Les plats sont à l'échelle du navire : géants !
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la cuisine |
Suite logique de la cuisine, le mess (salle à manger pour les profanes) qui peut accueillir plusieurs centaines de personnes à la fois. c'est l'un des plus grands espace intérieur du navire (à l'exception du pont hangar naturellement !
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Le mess |
On arrive ensuite à la blanchisserie…là aussi tout est surdimensionné : il faut dire que les tenues se salissent vite sur un porte-avions : il faut beaucoup de lessive. On se croirait dans un lavomatic géant !
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Les tables à repasser |
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Les machines à laver |
Autre partie de la visite : une "Ready Room". Il s'agit d'une salle de briefing pour les équipages. Chaque squadron (escadrille) possède sa propre salle, et chaque pilote son propre fauteuil avec son écusson en cuir à son nom cousu derrière. C'est dans cette salle que les pilotes reçoivent leurs instructions de dernière minutes, ou attendent pendant les périodes d'alerte.
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La Ready Room d'un squadron |
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chaque pilote possède son propre siège |
J'ai testé les fauteuils : ils sont en cuirs très doux et très moelleux, la tentation de m'endormir en sursaut était très grande ! Mais bon, disposer d'une journée pour visiter un porte-avion entier…ça ne laisse pas le temps de faire de sieste ! Direction le pont d'envol ! Heureusement pour les feignants, il y a un..escalator !
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Et hop, jusqu'au pont d'envol |
Bien évidemment, il n'existait pas pendant la deuxième Guerre Mondiale…en revanche lors de la grande modernisation du bâtiments, les pilotes avaient demandés à disposer d'un escalator pour monter sur le pont d'envol. A leur décharge, un pilote porte couramment entre 20 et 30 kilogrammes d'équipements sur le dos…et en cas d'alerte, ça permet toujours d'économiser 15 secondes)
Un peu d'air frais maintenant, ça fait du bien !
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De l'air, enfin ! Il fait bien chaud en bas ! |
On débouche ensuite sur le vaste pont d'envol, qui semble immense…quand on est un piéton bien posé dessus…lorsque l'on est un chasseur en perdition et à court de carburant, il semble microscopique depuis les airs ! On peut apercevoir plusieurs appareils, mais aussi les équipements de lancement et de récupération des appareils. On découvre notamment le "miroir aux alouettes", ingénieux dispositif permettant via une source lumineuse et des miroirs de donner une indication visuelle sur sa position (trop haut ou trop bas, dans l'axe ou non). Les pilotes appelle ce repère lumineux la "boulette de viande" ("meatball", voire "ball" tout simplement).
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Le "miroir aux alouettes" |
On aperçoit ensuite les attaches des brins d'appontages. Ces câbles en acier doivent être accrochés par la crosse d'appontage, sorte de long crochet sous l'avion, pour qu'il puisse se poser. Les câbles sont au nombre de quatre, et pour un atterrissage parfait, il faut faire un "OK 3" autrement dit accrocher le 3ème brin, celui qui est le mieux placé. Chaque appontage est noté, et les pilotes sont évalués en partie grâce à ces statistiques. Au moment de toucher, le pilote doit mettre les gaz à fond pour être sûr de pouvoir repartir et refaire un tour si jamais il rate les brins. Ce n'est que lorsqu'il sent la forte décélération qu'il peut mettre son moteur au ralenti. Pour information, ce choc ne passe pas inaperçu : à l'appontage, l'avion passe d'à peu près 170 km/h à 0 en à peine 100 mètres…au niveau du train d'aterissage, c'est comme si on avait jeté l'avion du deuxième étage d'un immeuble…maintenant vous comprenez pourquoi les avions de l'aéronavale ont un train d'atterrissage aussi imposant ! (et aussi pourquoi un avion de la Marine peut se pose sur une base de l'armée de l'air…mais pas l'inverse!)
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Vue de la piste depuis l'îlot |
On monte ensuite dans l'îlot et ses interminables volées d'escaliers trop étroits ! On arrive ainsi au niveau 4, le pont de navigation. C'est ici que l'on dirige le navire en temps normal. Au niveau structure, on remarque que l'îlot est en fait constitué de deux structures distinctes : une paroi extérieure largement vitrée, et un blindage intérieur, formant une citadelle blindée à l'intérieur du navire.
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Les parois de la "citadelle" à l'intérieur de l'îlot |
Cette dernière étant blindée pour pouvoir résister à d'éventuels dommages de guerre. Après avoir traversé le central navigation, on arrive sur la passerelle de navigation, avec le fauteuil en cuir du pacha. De là on dispose d'une vue imprenable sur le pont d'envol.
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Vue du pont depuis la place du pacha |
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Et le fameux fauteuil... |
Plus en arrière, on dispose d'un autre fauteuil que le pacha peut occuper lors des opérations de ravitaillement en mer. Pour ravitailler en mer un navire, il faut tirer des câbles puis faire glisser les lignes entre les deux navires, ce qui demande un bon "seamanship" comme on dit aux States. Cette opération est généralement supervisée soit par le commandant ou le commandant en second.
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L'autre fauteuil, permettant de suivre les opérations de ravitaillement |
On repart en passant devant la cabine de veille du commandant. Il faut savoir que celui dispose de deux cabines : une située sous le pont d'envol, qui est en fait une suite équipée d'un salon/salle à manger pour pouvoir recevoir des invités lors d'escales, et une seconde cabine, beaucoup plus petite, située juste en arrière de la passerelle, qui permet au commandant de se reposer, mais d'être en moins de 5 secondes sur la passerelle si besoin.
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la cabine de repos du pacha |
On descend ensuite d'un niveau et tiens..presque le même plan qu'au dessus, on retrouve un grand fauteuil en cuir bien confortable..pourquoi donc ? Le pacha n'a quand même pas besoin de 3 fauteuils pour lui tout seul ? En fait la réponse est simple : sur ces deux niveaux, cohabitent deux univers : au dessus, c'est le royaume du pacha, qui est un capitaine de vaisseau (équivalent d'un colonel dans l'armée de terre) et qui commande le navire, le "seul maître à bord après Dieu" et en dessous, il y a le royaume de l'amiral commandant l'escadre. Cet amiral est un deux étoiles (appelé "rear admiral" qui est techniquement un "rear admiral upper half" équivalent d'un vice-amiral dans le Marine nationale ou d'un général de brigade dans l'armée de terre…je sais c'est compliqué, mais c'est comme ça !). L'amiral commande l'escadre, c'est-à-dire qu'il gère l'ensemble des navires du groupe de combat, y compris le porte-avions….donc le pacha n'est pas le seul maître après Dieu..alors qu'en est-il ? C'est assez compliqué comme chaine de commandement. Pour le résumer simplement le pacha dirige le navire pour tout ce qui est "pratico-pratique" et l'amiral gère l'escadre pour tout ce qui est "politico-philosophico-pas-pratique" ! Voilà, c'est simple !
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le fauteuil de l'amiral...un étage en dessous |
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