(lien vers la seconde partie)
Le 30 avril, le message tombe : go pour lancer l'opération "Black Buck", nom de code pour la mission. Les équipages sont mis en alerte, le décollage est prévu pour 23 heures le soir même. Les équipages n'ayant rien d'autre à faire partent se reposer en attendant l'heure du raid. Il est 22h30 lorsque le silence est déchiré par le hurlement d'un réacteur qui vient de se mettre en marche, suivi d'un autre et encore d'un autre. Bientôt c'est un véritable ballet qui commence : 12 ravitailleurs et deux Vulcans se mettent en route pour ce qui sera le plus long raid de l'Histoire. Ils décollent les uns après les autres, avant de mettre le cap plein sud, dans le silence radio le plus total.
Le 30 avril, le message tombe : go pour lancer l'opération "Black Buck", nom de code pour la mission. Les équipages sont mis en alerte, le décollage est prévu pour 23 heures le soir même. Les équipages n'ayant rien d'autre à faire partent se reposer en attendant l'heure du raid. Il est 22h30 lorsque le silence est déchiré par le hurlement d'un réacteur qui vient de se mettre en marche, suivi d'un autre et encore d'un autre. Bientôt c'est un véritable ballet qui commence : 12 ravitailleurs et deux Vulcans se mettent en route pour ce qui sera le plus long raid de l'Histoire. Ils décollent les uns après les autres, avant de mettre le cap plein sud, dans le silence radio le plus total.
Le cockpit exigu du "Victor" |
Quelques
minutes à peine plus tard, le Vulcan qui doit effectuer le raid doit
faire demi-tour : une fuite est détectée au niveau d'un hublot, qui
empêche la pressurisation de la cabine. Impossible d'effectuer le raid
dans ces conditions. C'est donc le Vulcan de réserve qui doit continuer.
Il n'y a plus le droit à l'erreur si les équipages veulent mener le
raid jusqu'au bout. C'est un incident pourtant rarissime qui vient de se
produire, mais bon la loi de Murphy étant ce qu'elle est...
Les
avions arrivent au premier point de ravitaillement : la moitié des
aéronefs ravitaille l'autre moitié…les ravitaillements se font dans les
turbulences, mais tout se passe bien. Le Vulcan est toutefois obligé de
descendre de son altitude de croisière de près de 600 m pour retrouver
les Victor, plus lourdement chargé. Le passage au deuxième point de
ravitaillement se passe bien également.
Rapidement,
les équipages des Victor se rendent compte d'un problème : le Vulcan
consomme plus que prévu. A chaque ravitaillement, le bombardier réduit
peu à peu l'autonomie des Victor…si le Vulcan continue à ce rythme,
certains avions ne pourront tout simplement jamais rentrer jusqu'à l'île
d'Ascension. La mission continue, malgré des turbulences qui rendent
les opérations de ravitaillement dangereuses et épuisantes pour les
équipages. Un incident sérieux arrive lors de l'avant dernier
ravitaillement entre les deux derniers Victor : un des ravitailleur
casse sa perche de ravitaillement. Incapable de continuer, il échange de
rôle avec l'autre en lui transférant son carburant avant de retourner à
la base.
Le "Vulcan" en vol |
Ne
reste alors que le Vulcan et un Victor, mais qui est déjà limite au
niveau carburant. Le dernier ravitaillement est écourté : le Victor,
donnant déjà plus que sa limite de sécurité, ne peut pas compléter le
plein du Vulcan. Le Vulcan continue seul, et descend à 100 m de la
surface des flots pour approcher les Falklands sous la couverture radar.
Il effectue une remontée à l'approche de l'objectif pour repérer l'île
au radar…au risque d'être détecté par les argentins. Heureusement, tout
se passe bien, le Vulcan repère sa cible, et son antique radar de
bombardement permet de larguer son chargement à l'entrée de la piste. Il
est environ 3h40 du matin lorsque les 21 bombes explosent sur le
runway.
La
DCA ouvre immédiatement le feu, mais il est déjà trop tard : le Vulcan
allume ses moteurs à pleine puissance et amorce un virage à 180°,
direction l'île d'Ascension. La mission est un succès même si les hommes
ne le savent pas encore. Le chemin du retour commence avec une angoisse
: est-ce que les avions auront suffisamment de carburant pour rentrer ?
Plusieurs
heures avant, une formation de deux Victor accompagné d'un Nimrod ont
décollé plein sud pour aller à la rencontre du Vulcan. Malgré cela, il
faut préparer en urgence deux Victor pour aller au secours de deux
autres Victor qui ont sacrifiés leur réserves pour permettre au Vulcan
de continuer jusqu'au bout. Malgré de longues heures d'angoisses, tous
les appareils reviennent au bercail sains et saufs.
Le raid à demandé 18 sorties, duré 16 heures pour le Vulcan et consommé 925 tonnes de carburant !
Retour à la base.. |
En
terme militaire, l'impact du raid fut négligeable : une bombe est
tombée sur la piste en causant un grand cratère, et un avion a été
détruit. C'est peu, mais ce n'était pas le but : les argentins réalisent
que les britanniques ne plaisantent pas, et que même les Falklands sont
menacés. Dans les jours suivants, le gouvernement argentins prend la
décision de retirer tous les appareils des Falkalnds et de les ramener
sur le continent, ce qui fera toujours moins à combattre pour la task
force de la Royal Navy !
L'audace
a payé, et les britanniques viennent de réaliser le plus long raid de
l'histoire, qui ne sera pas surpassé avant 2004 par des bombardiers B-52
de l'US Air Force.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire