lundi 21 janvier 2013

B-52 au ras des flots !

Les pilotes de bombardiers maintiennent toujours que "les chasseurs sont cool, mais ce sont les bombardiers qui définissent la politique" et il y a toujours une sorte de compétition entre les "hot-shots" (chasseurs un peu fous) et les "truck drivers" (chauffeurs de camion).

Pourtant de temps en temps, ce ne sont pas les chasseurs les plus fous, comme en atteste les photographies suivantes !

Le B-52, appareil plus que massif !




L'histoire se déroule dans le golf persique à la fin de l'année 1990, à bord du vieux porte-avions USS Ranger (CV-61). L'USAF et l'US Navy, dans cette période qui précéda la première guerre du Golfe, s'entraînaient au cours d'exercices communs. Un jour, deux B-52 demandèrent à faire un "passage bas" devant le porte-avions, c'est-à-dire survoler le porte-avions à une altitude pouvant poser un risque de sécurité pour les opérations aériennes en cours, typiquement de l'ordre de 100 à 300 mètres d'altitude. C'est pour cela qu'il faut absolument une autorisation des contrôleurs avant de faire ce genre d'exercice. Nos deux B-52 demandèrent donc l'autorisation, qui fut accordée par le contrôleur aérien du Ranger.

Pris par un membre d'équipage, une vue saisissante !

Quelques minutes avant l'heure annoncée du survol, les deux B-52 s'annoncèrent sur la fréquence du navire en annonçant qu'ils étaient à 10km du porte-avions, et qu'ils arrivaient par l'arrière. Surprise à bord : personne ne les voyait arriver au radar, ce qui aurait dû se passer. Mais le temps que les techniciens se posent deux ou trois questions sur la santé de leur radar, un grand bruit se faisait entendre de la passerelle, où tous les officiers levèrent la tête. En fait, il fallait baisser la tête, le premier B-52 passant à un niveau inférieur à celui du pont d'envol, ce qui signifie que leur appareil était à environ 10 ou 15 mètres au dessus de l'eau !

Les huit réacteurs laissant une trainée sur l'eau, les deux appareils avaient réussi à pénétrer la défense du porte-avions de manière totalement inaperçue en volant au ras de l'eau, où le radar a du mal à distinguer entre les échos d'un avion ou d'un navire. Cet épisode montre la précision que peut avoir un B-52 en opérations, même si il n'a pas l'agilité d'un chasseur !

Prise par le "Pedro", l'hélicoptère de récupération, une photo qui fera le tour du monde !

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