Hist'Aero: Une journée au salon du Bourget

Samedi dernier, direction le Bourget, le rendez-vous incontournable de tout passionné d'aviation qui se respecte ! Malgré un temps très variable ponctué de bonnes averses, le salon était en pleine effervescence, avec un public venu en masse pour admirer les appareils alignés sur la rampe.

Vue du haut des terrasses

Pour ma part, j'étais avec madame en tant qu'invité VIP du Musée de l'air, et je dois dire que je n'ai pas été déçu du voyage ! Place de parking devant l'entrée du musée, accueil VIP sur les terrasses de l'ancien terminal, ce qui m'a permis d'admirer pour la première fois la salle des huit colonnes rénovée.

La salle des huit colonnes toute pimpante

Cette salle est juste magnifique, ayant retrouvé son lustre d'antan, telle que des millions de voyageurs ont peu la connaitre au fil des ans à l'époque où l'aéroport du Bourget était le point de passage obligé vers les destinations exotiques. Le plafond en carreau de verre donne un aspect très clair à la pièce, et le carrelage, identique à celui posé dans les années 30 redonne tout son style art déco à cet ancien terminal.

Ensuite direction les terrasses du musée, juste à proximité de l'ancienne tour de contrôle où une grande tente avait été dressée pour l'occasion. Le temps de prendre un petit déjeuner avant de partir à l'assaut du salon.

Un petit tour sur le statique donne rapidement le ton...nous sommes pendant les journées publiques, l'oncle Sam est déjà rentré chez lui, et la plupart des autres pays assurent une présence minimale...on est loin de l'ambiance feutrée des journées professionnelles ! Qu'importe, le déplacement vaut quand même le coup...le temps de passer voir le Rafale et le NEUROn de Dassault

Maquette du NEUROn

Côté démonstrations en vol, un beau programme malgré un temps assez maussade et entrecoupé d'averses. Le programme commençait par les "petits" avions, dont une belle démonstration par la directrice du musée, Catherine Maunoury, ex championne du monde de voltige, toujours aussi impressionnante en vol ! Le solo de la patrouille Breitling n'était pas mal non plus…

Démonstration remarquée : celle d'un "Alligator" plutôt musclé : le Kamov Ka-52, version biplace tout temps du Kamov Ka-48, hélicoptère bien éloigné de la doctrine d'emploi de l'ALAT. Alors que l'armée de Terre privilégie la manœuvrabilité à basse altitude, la doctrine russe préconise l'emploi des hélicoptères comme "Gunship", canonnière blindée évoluant à moyenne altitude. Marque de fabrique de la firme russe, le double rotor contrarotatif permet l'annulation de l'effet de couple, et donc l'absence de rotor de queue.

l'Alligator russe : le Ka-52

Autre particularité russe : la présence de sièges éjectables…en cas de problème, des sièges éjectables catapultent les pilotes hors de l'appareil, après avoir au préalable éjecté les pales du rotor au moyen de boulons explosifs…mieux vaut ne pas trainer dans les parages à ce moment là, les 6 pales partant tels des boomerangs géants dans toutes les directions !

Comme pour proposer une alternative, deux hélicoptères "Tigre", un français et un allemand nous ont ensuite fait une petite danse pour démontrer la manœuvrabilité de cet hélicoptère qui équipe l'ALAT.

La danse des Tigres

Le Rafale nous a fait deux démonstrations bien bruyantes, avec le rugissement de ses moteurs M-88 lancés à pleine post-combustion ! Deux appareils, un de l'armée de l'air et un du constructeur se sont "retournés les pinceaux" comme on dit pendant plusieurs minutes.

Le fleuron de Dassault

Toujours aussi apprécié, l'A380 MSN004 a fait un vol de démonstration remarqué par ses virages serré et sa basse vitesse d'évolution. Voir un si gros appareil a quelques centaines de mètres est toujours aussi impressionnant ! Mais bon, soyons honnête : ces pirouettes servent juste à impressionner le public…il n'est pas question de transporter des passagers dans de telles conditions ! Pour information, les calculateurs de vol de l'A380 ne sont pas les mêmes que sur les avions commerciaux : les limitations du domaine de vol ont été retirées pour permettre aux pilotes de libérer tout le potentiel de l'appareil.

MSN004 au décollage

Juste après l'A380, nous avons pu admirer un appareil que l'on voit peu : un Antonov AN-148. Bimoteur régional développé par Antonov en Ukraine, c'est un appareil avec une aile très haute et deux moteurs placés sous les ailes mais assez haut par rapport au sol, de façon à minimiser l'ingestion de débris éventuels.

L'Antonov 148

C'était ensuite au tour du "papa" de l'A400M de faire le tour de la piste : un C-160 "Transall" de l'armée de l'air était de sortie pour une démonstration sous un ciel sinistre. Il a rapidement fait place à l'A400M pour présenter le "remplaçant". Présentation très dynamique, avec un décollage ultra-court (facile avec un appareil quasi vide me direz-vous, mais tout de même !). Décollage "à l'arraché" suivi de passage en virage serré à basse altitude, cet avion possède une certaine élégance en vol. Il est surnommé "Grizzly" par Airbus…mais l'armée de l'air a décidé de le surnommer "Atlas"…plus conventionnel, et un clin d'œil à son "grand-père", le Nord 2501 "Noratlas", qui même si il n'a pas volé ce jour là était présent en statique.

Le "papa", le C-160 Transall

Le "fils" : l'A400M

Et le "grand-père", le N2501 "Noratlas"

Autre appareil présent ce jour là, le deuxième A400M de l'armée de l'air…qui n'a pas encore été livré, et porte donc encore son immatriculation constructeur pour quelques temps encore !

Le 2ème A400M de l'armée de l'air avec son immatriculation provisoire

Une fois l'A400M revenu sur le plancher des vaches, c'était au tour de la patrouille de France de faire sa présentation "mauvais temps". Passage à basse altitude avec les fumigènes, en croix, en diamant, en V…et autres figures encore ! Toujours magique de voir ces volutes fumigènes aux couleurs nationales !

La patrouille de France nous salue...

Peu de temps après, nous avons eu droit à une légende : le "Super Constellation" de Breitling. Dans un ronronnement de moteurs qu'il n'est plus possible d'entendre de nos jours, le "Connie" à décollé pour faire plusieurs passages à basse altitude, l'occasion de revoir une image disparue depuis plus de cinquante ans !

Le "Connie" au décollage...une vision d'un temps révolu

Retour vers les stands à l'issue des démonstrations en vol, l'occasion de passer voir plusieurs sous-traitants qui m'intéressent, comme Aérolia pour les structures, ou Souriau pour les connecteurs…sans oublier Zodiac pour une présentation de la conception et l'équipement des cabines passagers, point à ne pa négliger sur un avion de ligne, où une cabine mal conçue peut donner mauvaise image à un avion pourtant bien conçu…