mercredi 10 avril 2013

Atterrissage aux galeries Lafayette

Nous allons aujourd'hui dans un endroit bien connu des parisiens…les galeries Lafayette, au 40 boulevard d'Haussmann pour être précis..

Non, je ne vais pas vous parler shopping…je ne saurai pas quoi vous raconter...d'ailleurs, j'ai des connaissances plutôt limités dans ce domaine.

Revenons donc un peu en arrière, en 1909 pour être précis. Pour se faire un bon coup de publicité, la direction des galeries Lafayette propose un prix exceptionnel : il s'agit d'offrir 25 000 francs au premier pilote qui parviendrait à sa poser sur le toit du bâtiment. La somme est considérable pour l'époque, mais l'enjeu est de taille : le toit est certes dégagé, mais ne mesure que 28 mètres de long sur 12 de large…pas terrible pour poser un appareil aux moyens de navigation très réduits. La publicité marche, mais les aviateurs ne se bousculent pas au portillon pour essayer.



Le Caudron G-3, appareil de reconnaissance pendant la Grande Guerre...mais pas que...


Une décennie et une Guerre Mondiale plus tard, nous sommes le dimanche 19 janvier 1919. Le temps est brumeux ce jour là, mais un aviateur a décidé de relever le défi. Après un entrainement intensif de plusieurs semaines à Issy les Moulineaux, le grand jour est arrivé.

Une petite foule de curieux attend sur les toits des bâtiments voisins, alors que la direction des galeries fait évacuer le toit. Progressivement, un bruit se fait entendre, puis qui grandit de plus en plus. Un appareil se présente à basse altitude, il s'agit d'un Caudron G3. A son bord se trouve Jules Védrines.

L'arrivée aux galeries

L'appareil se présente et entame sa descente en direction du toit des galeries. Il ralentit pour arriver à la limite de la perte de vtesse, avant de plaquer son zinc sur le sol. La piste de 28 mètres n'est pas tout à fait suffisante, et l'appareil vient s'encastrer dans la rambarde métallique à l'extrémité du toit, occasionnant quelques dégâts, mais peu importe : Jules Védrines vient de réaliser le premier atterrissage d'un plus lourd que l'air sur le toit d'un bâtiment…et d'empocher le prix de 25 000 francs. L'as est accueilli par le directeur des galeries qui le félicite…juste avant d'être arrêté par la police ! En effet, la maréchaussée n'a pas beaucoup apprécié l'exploit, jugeant (à fort juste titre) ce comportement dangereux pour la sécurité publique. Arrêté, Védrines est jugé pour avoir survolé Paris à basse altitude, et s'être posé sur un endroit non autorisé ! Il écope d'une amende…mais pas bien grande par rapport au prix qu'il vient de remporter !

La stèle qui sera érigée sur le toit des galeries


Une stèle sera installée sur le toit pour commémorer l'évènement. Inaugurée le 30 juin 1921 par Laurent Eynac, sous-secrétaire d'état à l'aéronautique, elle sera détruite pendant la Seconde Guerre Mondiale. Un nouveau monument sera inauguré le 8 juin 1959. Autant que je sache, cette stèle a été déplacée du toit des galeries, mais son emplacement actuel est inconnu.

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