Je continue ce cycle avec une présentation des principaux avions de transport lourds de l'US Air Force depuis les années 50, ce qui permet aussi de voir leur évolution en terme de capacité. C'est aussi mon "trio coup de cœur" lors de ma visite à Travis AFB.
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lundi 29 octobre 2012
dimanche 28 octobre 2012
Joyeaux anniversaire A300B1 !
Le 28 octobre 1972, il y a donc quarante ans, le premier Airbus, l'A300 B1, prototype de l'A300 décollait de Toulouse Blagnac pour un premier vol d'essai.
Les (quelques) journalistes venus à Saint-Martin du Touch couvrir l'évènement ce jour là prendront d'ailleurs plus de photos du Concorde 02 garé en bout de piste que de cet appareil à l'allure un peu pataude, perché sur son train d'atterrissage trop haut. De plus, le prototype porte une immatriculation qui est le sujet de nombreuses blagues : F-OCAZ...ce qui n'inspire pas confiance (son immatriculation provisoire, F-WUAB était pourtant bien mieux !). Mais en cette journée d'octobre, la "grosse Julie", comme on la surnommait, était prête pour montrer au monde ce que pouvait faire Airbus.
Le début de la légende, l'A300 |
jeudi 25 octobre 2012
Visite à Travis AFB (1/4)
J'ai profité d'être dans la région de San Francisco pour aller visiter Travis AFB et surtout son musée, le Jimmy Doolitle Air and Space Museum, un des plus riches de la côte ouest des États-Unis. Après vous avoir donné un rapide historique de la base, je peux vous dire un peu plus sur le musée lui-même.
Le musée est situé sur la base aérienne, ce qui veut dire que les accès ne sont pas libres, à moins d'avoir une carte d'identité militaire de l'armée américaine, chose que je ne possède malheureusement pas. Donc la journée a commencé par un arrêt au poste de contrôle de la base, où il a fallu expliquer par oral puis par écrit et en triple exemplaires le but de notre visite. Heureusement que l'anglais est mon point fort ! Les grands sourires de ma chérie faisant des miracles comme souvent, la paperasse s'est très bien passée, et l'employé du poste de garde s'est bien occupé de nous. Un jeune couple de français venu visiter une base aérienne américaine n'est décidément pas chose courante !
Il a fallu ensuite attendre deux bonnes heures qu'un "Master Sergent" de l'Air Force vienne nous accueillir pour nous escorter jusqu'au musée, car nous ne pouvions pas conduire sans escorte sur la base, la sécurité étant très tatillonne.
mercredi 24 octobre 2012
Welcome to Travis Air Force Base
Au nord de San Francisco, à environ 1h30 de route, se trouve une des bases les plus importantes des Etats-Unis en terme de transport militaire : Travis Air Force Base.
Le "Golden Bear" ... un C-141 très particulier dont je vous raconterai bientôt tous les secrets |
Ayant eu l'occasion de visiter la région de San Francisco, j'en ai profité pour aller faire un tour du côté de Travis AFB, surnommée la "voie vers le pacifique" (Gateway to the Pacific), et surtout visiter son musée, abritant une des plus riches collections d'aéronefs sur la côte ouest des Etats-Unis
La base elle-même est située dans le County de Solano. Il s'agit d'une des bases les plus importantes de la région, avec plus de 7000 militaires d'active, sans compter 4200 réservistes et près de 4000 civils. La base est le point de départ de la majorité des routes militaires à destination du Pacifique ou de l'Asie.
Travis abrite également un hôpital, le centre médical David Grant, qui a une capacité de 300 patients, qui traite aussi bien le personnel de la base que les retraités et dépendants (famille des militaires d'active).
l'hôpital David Grant |
La fondation de la base remonte à 1942, avec l'inauguration - sans cérémonie, on était en guerre - de la base de Fairfield-Suisun Army Air Base. Il s'agissait à l'origine d'une base pour l'entraînement des pilotes de bombardiers légers de l'Army. Rappelons à ce sujet que l'armée de l'air (US Air Force) n'a été fondée qu' en 1947, et que, auparavant, l'aviation était une branche de l'US Army, au même titre que l'infanterie ou l'artillerie (Army Air Corps, puis Army Air Forces).
Cette première installation était précaire, avec une unique piste, qui n'était pas goudronnée, et des baraques préfabriquées qui ne protégeaient ni de la chaleur de l'été, ni du froid de l'hiver. D'autres unités viendront en complément, notamment des escadrilles ("squadrons") de l'US Navy pour l'entraînement des pilotes. Une silhouette du pont d'un porte-avions permettait de simuler l'appontage pour les jeunes élèves pilotes.
Cependant, la base va rapidement s'agrandir, et ce pour plusieurs raisons. Proche de San Francisco, elle est à proximité immédiate des chemins de fer de l'ouest américain. Située sur la côte pacifique, elle devient vite un point de passage obligé pour les troupes ralliant le Pacifique en avion. L'Air Transport Command, branche "transport" de l'USAAC (United States Army Air Corps) prend possession de la base. Le 17 mai 1943, le 23rd Ferrying Group s'installe sur la base. Sa mission première est le transport des hommes et du matériel en zone de combat dans le Pacifique, ainsi que l'évacuation sanitaire des soldats blessés.
Le C-47 "Dakota", cheville ouvrière de l'armée américaine tout au long de la guerre |
A la fin de la guerre, Fairfield-Suisun était devenu la plus grande base de transport sur le continent US, et une plaque tournante du transport aérien pour le Pacifique. Alors que de nombreuses bases ferment tout au long de la côte ouest en 1946, De nouvelles installations plus définitives sont construites.
En 1948, c'est le blocus de Berlin. Les Etats-Unis doivent mobiliser d'urgence tous leurs moyens de transport aériens pour assurer le ravitaillement de la ville. Deux squadrons de Fairfield sont ainsi déployés en Europe pour prêter main forte.
En 1949, changement de décor. La mission de transport s'efface au profit de la dissuasion nucléaire. Le Strategic Air Command prend le relais, avec l'arrivée du 9th Bomb Group. Equipés de B-29, puis B-50 (la version améliorée), ils assurent une alerte nucléaire permanente. La base se transforme : les deux pistes sont goudronnées et agrandies. De nouveaux hangars voient le jour pour abriter les bombardiers.
5 Août 1950, un B-29 décolle pour convoyer une bombe atomique Mk-4 (similaire à celle larguée 5 ans plus tôt sur Nagasaki). Il fait nuit noire lorsque le bombardier décolle. L'avion perd un moteur au décollage, avant d'en perdre un second quelques minutes après. Cinq minutes plus tard, une grande déflagration se fait entendre. Le bombardier s'est écrasé, tuant ses 19 membres d'équipage. La bombe atomique n'a pas explosé (elle ne contenait pas son cœur d'uranium), mais les explosifs conventionnels ont explosé, embrasant l'appareil. A bord de l'avion se trouvait le général commandant la base, Robert Travis.
Portrait du général Robert Travis |
Robert F Travis était commandant du 5th Strategic Reconnaissance Squadron et du 9th Bombardment wing (une position un peu unique dûe à la hâte avec laquelle les unités avaient été formées). Concrètement, il dirigeait tout ce qui se passait à Fairfield. Né en 1904 en Géorgie, il avait intégré West-Point avant de devenir officier d'infanterie en 1928. Il rejoint une formation aérienne pour devenir pilote l'année suivante. Il enchaîne ensuite les affectations dans la logistique, les opérations, avant de devenir officier d'armement et de reconnaissance en 1937.
La Seconde Guerre Mondiale arrive, et Travis devient "Group Commander" du 15th Bombardment Wing dans l'Iowa. Il est ensuite affecté en Europe à partir d'Août 1943, comme commandant de la 41st Combat Bombardment Wing au sein de la fameuse 8th Air Force. A ce titre, il effectuera 35 missions de combat au dessus de la France occupée et de l'Allemagne nazie. Il retourne aux Etats-Unis en 1944 où il commande une escadrille de formation. Il entre au National War College un peu après la fin de la guerre, d'où il sort diplômé en 1947, ce qui lui vaut d'être nommé chef d'état-major de la 7th Air Force à Hawaï.
Il est promu général en septembre 1948, et devient chef de l'US Air Force dans le Pacifique. Le 17 juin 1949, il quitte Hawaï pour la Californie, et s'installe à Fairfield comme général commandant la 9th Bombardment Wing, à laquelle s'ajoute la 5th Strategic Reconnaissance Wing le 8 novembre 1949, jusqu'à sa disparition soudaine le 5 Août 1950
Le crash provoque un vif émoi sur la base, et l'on propose de renommer la base Travis Air Force Base, en souvenir de ce général très apprécié de ses hommes. Le changement de nom intervient le 20 avril 1951.
Malgré l'implantation très visible du SAC et de ses bombardiers, il existe toujours un escadron de transport lourd sur la base, le Military Air Transport Command. Officiellement renommé le MAC (Military Airlift Command) en 1966, sa présence va se renforcer à cause du départ progressif du SAC : de nouvelles bases étant construites, mieux aménagées et plus proches du territoire soviétique, Travis n'est plus considérée comme base stratégique.
le C-124 "Globemaster II" ou "Old Shaky" |
Le 60th MAW (Military Airlift Wing) reprend le commandement de la base dès 1958. Travis va redevenir la porte vers le Pacifique, nom qu'elle portait déjà pendant la guerre. Les avions de transport les plus modernes de l'Air Force seront déployés à Travis. Parmi eux, on peut citer : le C-124 "Globemaster II" affectueusement surnommé "Old Shaky" (celui qui tremble) le plus gros avion cargo à moteurs à pistons de l'USAF, le C-133 "Cargomaster" utilisé pour le transport des missiles balistiques à travers le pays, ou encore le C-141 "Starlifter" le premier avion de transport lourd à réaction puis le C-5 "Galaxy", le monstre pouvant transporter tout ce que l'inventaire US à de transportable.
La guerre froide et surtout la guerre du Vietnam vont laisser beaucoup de traces à Travis. De nombreux conscrits vont transiter par Travis avant leur déploiement dans le sud-est asiatique, la base étant souvent la dernière escale américaine de leur voyage. Au plus fort de la guerre, Travis accueillait presque autant de passagers que l'aéroport de San Francisco à la même période.
L'hôpital ne sera pas en reste, puisque Travis était également point d'évacuation sanitaire pendant toute la durée de la guerre du Vietnam. Des milliers de blessés séjourneront sur la base avant de partir dans les différents hôpitaux militaires de la région.
En 1992, après la guerre froide, une grande réorganisation de l'Air Force a lieu. Le MAC (Military Airlift Command) est dissout et remplacé par l'AMC (Air Mobility Command) dont les missions sont similaires, mais ses moyens sont réorganisés. Les avions ravitailleurs, autrefois contrôlés par le SAC tombent sous la responsabilité de l'AMC. C'est ainsi que des KC-10 "Extender", autrefois basés à March AFB seront affectés à Travis AFB, où ils résident encore aujourd'hui. Le 60th MAW devient ainsi le 60th AMW (Air Mobility Wing), auquel est adjointe la 349th Air Mobility Wing.
Vue aérienne de la base à la fin des années 90 |
En 1997, les derniers C-141 "Starlifter" quitteront la base, ne laissant que les C-5 et les KC-10. Ils seront remplacés par les C-17 "Globemaster III", appareil qui reste, encore aujourd'hui, le principal appareil de transport lourd de l'US Air Force.
Voilà pour la petite histoire de la base, qui comme vous le voyez, n'est pas facile à résumer au vu des nombreux changements d'unités et des nombreuses réorganisations internes avec changement de désignations à tout va. On est en droit de se demander si l'US Air Force est juste en perpétuelle évolution ou si il fallait tromper les observateurs soviétiques en leur donnant des noms les plus obscurs et les plus confus possibles…
Dans un prochain article, nous verrons plus en détails ce que l'on peut voir au Jimmy Doolitle Air and Space Museum, le musée de la base aérienne de Travis.
Boeing 707 : un coup de pub mémorable
Jusqu'où aller pour vendre un avion ?
"Tex" Johnson, chef pilote d'essai de chez Boeing de 1953 à 1960 avait sa petite idée sur la question...
L'histoire se passe en 1955, pendant la mise au point du Boeing 707. Présentant de nombreuses innovations, sa mise au point n'était pas facile. Pour se faire un coup de pub, William Allen, PDG de Boeing décida d'inviter le gratin de l'AIA (Aircraft Indsustries Association) et de l'IATA (International Air Transport Association), deux organisations maîtresses en matière de transport aérien à une régate près de Seattle. Il voulait profiter de l'occasion pour organiser un passage à basse altitude du prototype du 707.
mardi 23 octobre 2012
Mystérieuses boites noires (3/3)
Troisième partie : les boîtes noires aujourd'hui
La disposition CVR + FDR (Cockpit Voice Recorder + Flight Data Recorder, enregistreur voix et paramètres) installés dans la queue de l'appareil pour maximiser les chances de survie des boîtes noires est restée inchangée depuis son introduction sur le Boeing 707. Mais si l'architecture générale n'a pas bougé, le fonctionnement des boîtes noires a beaucoup évolué.
Un "œuf" enregistreur sur bande magnétique, monté sur certains Boeing 707 |
jeudi 18 octobre 2012
Mystérieuses boites noires (2/3)
Seconde partie : du Hussenographe aux boîtes noires modernes
A la fin de la Guerre, François Hussenot avait déjà posé les bases de ce qui allait devenir la "boîte noire" moderne.
Profitons-en pour revenir sur son nom et sa couleur.
Dès le début, les ingénieurs sont conscients que cette boîte permet de restituer les paramètres de vol pour améliorer la connaissance d'un prototype, mais permet surtout de restituer les derniers instants du vol en cas de crash. Le magasin de bande photographique est donc rapidement enfermé dans un caisson blindé, et le Hussenographe est peint en couleur vive, à savoir rouge ou orange vif, afin de pouvoir l'identifier rapidement dans les décombres d'un avion. Cette couleur orange ou encore "safety orange" (orange de sécurité) est restée jusqu'à aujourd'hui.
Crash puis incendie, la boite noire est à peine reconnaissable...mais le caisson blindé est intact |
lundi 15 octobre 2012
Projet EXCELSIOR
Ceux qui suivent l'actualité sont au courant de l'exploit réalisé par Felix Baumgartner : cet autrichien vient de réussir l'exploit de sauter en parachute depuis une altitude de 39km ! Il devient également le premier humain à franchir le mur du son sans moyen de propulsion. Il détrône ainsi un record qui datait de 1960, détenu par un pilote de l'US Air Force. Pour mieux comprendre les circonstances entourant cet ancien record, un petit retour en arrière s'impose.
Au milieu des années 50, deux révolutions sont en marche : les avions à réaction et les sièges éjectables. Les avions étant capables de voler de plus en plus haut et de plus en plus vite, il faut perfectionner les moyens pour pouvoir secourir les pilotes en cas de problème.
dimanche 14 octobre 2012
Mystérieuses boites noires (1/3)
Première partie : la genèse
Les "boites noires" sont devenues aujourd'hui un appareil courant, et même connu du public. En effet, à chaque accident aérien, les journaux tiennent leur audience en haleine jusqu'à ce que les enquêteurs retrouvent ces fameuses boites noires, clé pour la compréhension de l'accident. Généralement, le sujet disparaît de la l'actualité dès que ces fameux boîtiers ont été retrouvés, l'enquête qui suit dure plusieurs mois et n'est pas compatible avec la notion d'actualités qui se mesure en jour voire en heures.
Pourtant, si disposer d'enregistrement de vols est aujourd'hui une évidence, cela n'a pas toujours été le cas. Pour mieux comprendre l'origine et la naissance des boites noires, il faut se replonger à la fin des années 30.
Pourtant, si disposer d'enregistrement de vols est aujourd'hui une évidence, cela n'a pas toujours été le cas. Pour mieux comprendre l'origine et la naissance des boites noires, il faut se replonger à la fin des années 30.
samedi 13 octobre 2012
AMOR, AMOR (2/2)
Après le choix de l'armée de confier la chasse de ses missiles à des DC-7, il fallait trouver et modifier trois avions. C'est UTA Industries au Bourget, qui sera choisie pour effectuer toutes ces modifications. Il s'agit des mêmes services que ceux qui construiront les Super-Guppy 3 et 4 quinze ans plus tard. Les équipes connaissent bien le DC-7, vu qu'il s'agit d'un appareil qui a beaucoup volé pour UTA (deux des AMOR sont d'ailleurs d'anciens appareils de l'UTA). Le premier appareil rentre en chantier en 1963, et le dernier en sortira en 1967. Ils seront immatriculés F-ZBCA, CB et CC.
F-ZBCA, DC-7 "AMOR" n°1 |
lundi 8 octobre 2012
AMOR, AMOR (1/2)
jeudi 4 octobre 2012
Un Transall Nommé Kolweizi
Le C-160 "Ville de Kolweizi" |