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dimanche 28 octobre 2012

Joyeaux anniversaire A300B1 !

Le 28 octobre 1972, il y a donc quarante ans, le premier Airbus, l'A300 B1, prototype de l'A300 décollait de Toulouse Blagnac pour un premier vol d'essai.

Les (quelques) journalistes venus à Saint-Martin du Touch couvrir l'évènement ce jour là prendront d'ailleurs plus de photos du Concorde 02 garé en bout de piste que de cet appareil à l'allure un peu pataude, perché sur son train d'atterrissage trop haut. De plus, le prototype porte une immatriculation qui est le sujet de nombreuses blagues : F-OCAZ...ce qui n'inspire pas confiance (son immatriculation provisoire, F-WUAB était pourtant bien mieux !). Mais en cette journée d'octobre, la "grosse Julie", comme on la surnommait, était prête pour montrer au monde ce que pouvait faire Airbus.

Le début de la légende, l'A300

A vrai dire, le monde s'en fichait pas mal : avec un Concorde capable de voler à Mach 2 et de relier New York en 3h30, qui voulait d'un appareil "conventionnel" déjà "dépassé" et "moche" ? (suivant les qualificatifs des équipes Concorde). L'A300 est un programme qui divise, même à l’Aérospatiale Toulouse : il existe deux "mondes" : Concorde et A300. Chacun regarde l'autre programme avec condescendance, persuadé que son programme représente l'avenir de l'aéronautique.

A bord de la grosse Julie, on retrouve Max Fischl dans le siège de gauche, accompagné de Bernard Ziegler (patron des essais en vol, et fils du P-DG d'Aérospatiale) pendant que Romeo Zinzoni est au poste de mécanicien navigant.

Il est 10h39 lorsque Max Fischl lâche les freins et pousse les moteurs. L'Airbus semble hésiter avant de s'élancer. Tout se passe comme prévu : rien à signaler pendant ce premier vol qui dure 1h25, et permet d'emmener le bi-réacteur à 4500 mètres d'altitude.

Au retour, le temps est franchement mauvais : de gros nuages, mais surtout un fort vent de travers oblige l'équipage à un posé "en crabe" spectaculaire, mais parfaitement maîtrisé par Max Fischl. Le vent est tel que la valeur de ce premier vol sera retenue pour la certification finale de l'appareil !

l'A300 ou comment Airbus est passé de la "douce folie" à la légende

Ce vol marquait le concrétisation de trois années de travail acharné par les équipes allemandes, françaises et anglaises qui croyaient en cet avion qui n'inspirait confiance à personne. Pourtant, ce premier vol est l'aboutissement de la création d'Airbus. Ce  n'est plus un simple groupement économique : c'est un avion !

Il faudra surmonter bien des difficultés avant qu'Airbus ne finisse par triompher sur les préjugés et réussisse à casser le monopole américain sur les avions de ligne !

Le prototype n'aura pas une grande carrière : jugé inutile car non représentatif, il sera ferraillé sans cérémonie dès 1974...triste fin pour un appareil sans qui rien n'aurait été possible.

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